Technique

Qu’est-ce que la céramique ?

Le terme céramique tire son origine du mot grec : keramos, qui signifie argile.
Ce terme désigne tout objet réalisé en terre argileuse, qui a subi une transformation définitive sous l’action du feu (les modifications chimiques sont produites par une température de 600°C et plus). Les plus basses températures laisseront des céramiques poreuses, les plus hautes les rendront imperméables par vitrification de la terre.
Une tuile, une dent en porcelaine, des lamelles pour fusée spatiales … sont des céramiques.
Terres poreuses : Terres cuites, terres vernissées (vers 950°C) , faïences (vers 960°C).
Terres vitrifiées : Grès (vers 1280°C), porcelaine (1340°C-1400°C), céramiques réfractaires (au dessus de 1500°C).

La céramique, c’est l’art du feu, l’art de cuire la terre et de fondre la matière minérale.

Communément, on parle de poterie, mais la poterie est un des principes de la céramique. La poterie désigne l’argile cuite à environ 600°C-900°C (basse température), ce qui en fait une matière poreuse. C’est l’artisanat certainement le plus anciennement pratiqué par l’homme, ce qui explique la confusion des termes.

Qu’est-ce que l’émail ?

C’est un terme très général pour désigner la couche vitrifiable qui recouvre une céramique. Suivant les éléments qui la composent, elle a des propriétés différentes, et sa température de fusion va varier. Elle reçoit ainsi des noms différents : vernis, émail, couverte ou glaçure. Pour la cuisson raku, cuisson à basse température, on parle de glaçure.

Les outils du céramiste

Le céramiste utilise des outils spécifiques, tels que l’estèque, la mirette, l’ébauchoir, la tournette, etc…

Mais d’autres outils très simples, sont indispensables, c’est le céramiste lui-même qui va réunir ses outils : une éponge, une carte téléphonique (vide !) pour lisser la terre, une brosse à dents pour travailler la texture de la terre, une lame de scie pour guillocher la terre, un petit couteau de cuisine sans dents (lisse des deux côtés) pour couper, percer les bulles d’air…, des bouts de tissus avec des imprimés en relief pour estamper et créer de motifs, une baguette, une aiguille à tricoter et autres dérivés…

Je travaille principalement à la plaque et j’obtiens mes motifs par empreinte. Ainsi, j’ai une caisse de petits objets, tels que des chevilles, bouchons, capsules, rouleux de scotch déformés, objets énigmatiques ! qui constituent un trésor à mes yeux.
Les outils du céramistes parlent de sa personnalité, de son style, de ses découvertes.

Sabine et le feu 1
L
a cuisson raku

Le Raku est originaire de Corée. Il date du 16éme siécle. Il s’est développé largement au Japon.
Raku est le nom d’une offrande destinée à une famille avant d’être le nom d’une famille de potiers japonais. Puis le terme raku s’est apparenté à la philosophie pratiquée lors de la cérémonie du thé. Le raku était destiné à la production de bols pour se désaltérer avec la conscience de lier le corps et l’esprit.

Aujourd’hui, il représente par extension un mode de cuisson.

Voici le principe du mode de cuisson :

Le raku nécessite une terre capable de subir des chocs thermiques. Les pièces sont assez épaisses pour être manipulées avec de pinces et éviter une certaine fragilité.

Les pièces sont biscuitées (première cuisson : la terre crue passe à l’état de terre cuite ).

Elles sont ensuite émaillées avec des émaux tendres à basse température.

Puis les pièces émaillées sont enfournées dans le four.

Au moment du défournement, quand le four est passé à l’orange vif (à une température de 850°C environ), on sort les pièces brillantes pour les plonger dans la sciure ou autre moyen de réduction, paille, papier journal, feuilles, herbes, etc…
Les pièces peuvent être enfumées : on « enferme » les pièces pour que la fumée les imprègne d’où leur coloration noire sur les parties non émaillées.

Si l’oxydation est désirée, la pièce est laissée à l’air libre pour absorber l’oxygène, ou directement plongée dans l’eau pour réagir avec l’oxygène de l’eau.
Les chocs thermiques au refroidissement sont tels que la glaçure se craquelle, Tony Birks parle de « vieillesse instantanée ».

Les qualités du raku sont la rapidité d’exécution (la durée d’une cuisson varie de 20 à 30 mn), le bonheur des hasards, l’expression spontanée, le spectacle en direct de l’objet transformé.
Ses défauts sont une certaine fragilité et porosité.